jeudi 28 février 2013

Des molécules à l'étude comme mesures préventives de l'alcoolo-dépendance

Elles pourraient arriver dans les années à venir, comme le laisse à imaginer les résultats de ces récentes recherches :

L'alcoolisme, une maladie bio-psychosociale, source santé-limousin.fr

La première a été publiée sur le site Nature Nanotechnology (ou en français sur le site Futura sciences). Des chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont réussi à mettre au point un complexe enzymatique doté de la capacité d'accélérer le processus de dégradation de l'alcool et  ainsi de préserver le foie des dégâts générés par une prise excessive d'alcool.
Pour réussir cet exploit, les scientifiques ont eu l'idée de réunir les enzymes par un brin d'ADN. Pour éviter leur rapide dégradation et de ce fait la perte de leur pouvoir d'action, ces enzymes ont été encapsulées dans un polymère mince non toxique. À la fin de ce processus de polymérisation, leurs liens ont été rompus afin de libérer les enzymes actives.
Pour tester leur procédé, ils ont injecté ce complexe chez des souris rendus ivres depuis trente minutes. De manière générale, ces dernières présentaient une alcoolémie bien moindre par rapport au groupe témoin qui n'avait pas bénéficié de ce traitement, soit un quart d'heure après l'injection, puis au bout de deux heures et demie.


Dans la même lignée, des chercheurs de l'université de Yale avaient publié en mai 2012 les résultats de leur étude dont la finalité était d'inciter les personnes à se détourner de l'objet de leur addiction.
Bien que leurs recherches n'en étaient qu'à leur début, il semblerait que la prise avant la consommation d'alcool d'une molécule utilisée à la base pour la détection de foyer épileptogène en imagerie cérébrale, le iomazénil, permettrait de limiter l'état d'ivresse. Il nous faut ici faire preuve de prudence et de patience pour savoir si les effets de cette molécule pourront être retrouvés à plus grande échelle.


Enfin, très récemment (janvier 2013) et après plusieurs années d'études sur des modèles animaux d'addiction à l'alcool, des chercheurs de l'Inserm ont réussi à identifier un récepteur à l'adénosine qui semble jouer une rôle important dans les addictions. Selon Mickaël Naassila, co-auteur de ces travaux, le récepteur en question, le "A2A", serait une  « protéine exprimée dans le circuit de la récompense qui incite et motive une personne à faire une action ».
Leurs expériences ont porté sur des rats rendus dépendants à l'alcool et leurs homologues non dépendants auxquels avaient été administré une molécule permettant d'activer spécifiquement ce récepteur. À peine trente minutes après ce traitement, les chercheurs ont observé dans les deux groupes une nette diminution de la consommation d'alcool, de respectivement 75% et 57%, ceci sans effet indésirable majeur (catalepsie, incapacité à réaliser un mouvement involontaire, etc.).
Par ailleurs, les scientifiques ont pu déterminer la dose d'administration minimale efficace de cette molécule. 
Devant ces bons résultats et ceux tout aussi prometteurs, obtenus également chez le rat, avec une molécule, la mémantine, utilisée dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, on se prend à rêver qu'un jour prochain l'addiction à l'alcool et ses effets ravageurs ne seront plus qu'un mauvais souvenir.

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